La Marseillaise de Serge Gainsbourg
Anatomie d’un scandale
Laurent Balandras
Chronique d’un « blasphème républicain » sur fond d’antisémitisme. Ce fut un scandale retentissant : La Marseillaise version reggae interprétée par Gainsbourg, sous le titre Aux armes et cætera. Un édito du très conservateur Michel Droit dans le Figaro Magazine du 1er juin 1979 met le feu aux poudres en attaquant Gainsbourg en tant que juif, lui reprochant de provoquer l’antisémitisme. C’est l’anatomie de ce scandale – vécu comme un drame personnel par Gainsbourg – que présente ici Laurent Balandras, fac-similés d’archives à l’appui, à partir du dossier que le chanteur avait lui-même conservé chez lui : lettres d’insultes, lettres de soutien, articles de presse retraçant notamment l’épisode du fameux concert de Strasbourg annulé sous la menace des paras.
Né en France de parents réfugiés russes et juifs, le jeune Lucien Ginsburg dut porter l’étoile jaune pendant l’Occupation et fut déchu d’une fraîche nationalité française acquise. Nourrissant sa passion des symboles républicains, Serge Gainsbourg se porte acquéreur en 1981 du manuscrit original de La Marseillaise par Rouget de Lisle, provoquant une nouvelle salve de haine. C’est avec beaucoup de talent que Laurent Balandras retrace cet épisode de la vie de Gainsbourg dont il est devenu le meilleur spécialiste.