Régression de la démocratie et déchaînement de la violence
Monique Chemillier-Gendreau
Alors que tous les régimes s’en revendiquent, l’idée de démocratie est aujourd’hui vide de sens. Réduite à un ensemble de recettes (suffrage universel, séparation des pouvoirs ou contrôle constitutionnel), la démocratie laisse le champ à des pouvoirs populistes qui n’hésitent pas à se montrer favorables à l’armement des citoyens. Qu’a-t-il donc manqué à la démocratie telle qu’elle a été théorisée et mise en pratique jusqu’ici, pour que les peuples s’en détournent et remettent leurs destins à des dictateurs ou des aventuriers ? Mobilisant La Boétie, Clastres, Abensour, Monique Chemillier-Gendreau nous rappelle que le seul titulaire du pouvoir est le peuple dans sa diversité. Mais toute perspective seulement nationale est insuffisante. Les institutions internationales imaginées au sortir de la Seconde Guerre mondiale, n’ont pas réussi à garantir aux peuples ni la sécurité collective, ni la justice sociale, ni la sauvegarde de leur environnement. L'autrice réfléchit dans cet entretien à une nouvelle architecture mondiale à même de reprendre l’idée de paix, non comme la seule absence de guerre, mais comme la recherche d’une société juste et bonne.