Lorsque Nan Goldin fit son apparition sur la scène artistique à la fin des années 1970, c’est sa franchise brutale, autobiographique, qui lui fit rapidement une place dans le domaine plutôt masculin des photographes intimistes. Les personnages qui peuplent son travail – amis, amants, proches ayant survécu aux tragédies de la vie, figés dans un moment d’ennui et de désespoir – sont des icônes profondément inscrites dans la mémoire collective. Variety compile les photographies de plateau que Goldin a prises pour la réalisatrice Bette Gordon sur son film éponyme, aussi scandaleux que célèbre, et offre un aperçu rare du processus de travail symbiotique de l’artiste. On y reconnaît déjà la marque désormais bien connue des photographies de Goldin ainsi que leur lien avec le milieu bohème du Lower East Side, où elle a si souvent trouvé ses thèmes et ses sujets. Oscillant de manière ambiguë entre fiction et réalité, entre « style documentaire » et photographie d’art, la série de clichés de Variety constitue un important addendum à l’œuvre de Nan Goldin.