Zone de sécurité temporaire
Anne-Marie Filaire Jean-Christophe Bailly Géraldine Bloch
Introduction de Jean-Christophe Bailly, préface de Géraldine Bloch
Cette rétrospective révèle l’ampleur de l’œuvre de la photographe Anne-Marie Filaire. Une œuvre dense, engagée aussi rigoureuse qu’empreinte de poésie. C’est près de 25 ans de travail qui est présenté dans ce livre, tandis que l’exposition du Mucem se concentre sur la zone Israël-Liban-Palestine. Depuis les montagnes réconfortantes de son Auvergne natale jusqu’aux poudrières du Moyen-Orient, Anne-Marie Filaire s’intéresse aux paysages, aux frontières, aux zones de démarcation. Mais plutôt que s’attacher à l’enregistrement de l’événement, ses photographies renferment des couches d’histoire sous leur singulière beauté. Silencieuses, ses images révèlent les traces de conflits comme les traces de passages, échanges, porosité.
« Attentive aux souffles de l’histoire, Anne-Marie Filaire s’attache autant à ses fracas qu’à ses repos » affirme Géraldine Bloch dans sa préface. Comme une archéologue, Anne-Marie Filaire accomplit un travail de mémoire en allant au devant des endroits les plus fragilisés dans la sécurité temporaire des zones minées où réside un danger.
« Le temps qui est le véhicule de l’oubli est aussi celui de la trace et l’immobilité, loin d’être une parure trompeuse, devient la réserve silencieuse où tous les signes sont inscrits » écrit Jean-Christophe Bailly dans son introduction.